Aller au contenu

Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tuellement, les sémites, disséminés sur le globe et puissants par leur dispersion même, sont les agents les plus actifs de cette profonde révolution économique, que la fin de notre siècle réserve sûrement à l’Europe et à l’Amérique. Chose merveilleuse, ils y concourent par leurs castes les plus opposées : par leurs banquiers, draineurs de milliards, les Rothschild, les Hirsch, les Bleichrœder, comme par leurs écrivains socialistes : les Lassalle et les Karl Marx.

On s’est plu à les représenter comme un peuple resté identique à lui-même à travers les âges et les différents milieux qu’il a traversés. C’est là une exagération qui confine à la légende : les Juifs n’ont pas échappé à cette influence de l’ambiant qui, sans cesse, tend à détruire les transmissions héréditaires. Les différences notables que présentent les Juifs de Russie et de France, d’Allemagne et d’Algérie ; d’Italie et de Hollande, nous montrent à quel point a pu varier cette race destinée, en fin de compte, à fusionner avec les autres. Tandis que le pann amender[1], âpre et servile, parcourt les villages qu’il rançonne, sanglé dans une misérable casaque, ou vêtu de haillons sordides, — sauvage au cuir tanné, à la démarche féline, aux allures obséquieuses ou brutales, cramponné, du reste, aux rites surannés du Talmud, — le youtre parisien, riche ou pauvre, est jovial, bon enfant, à la vérité adroit en son commerce, frotté de scepticisme gouailleur, souvent athée. Toutefois, malgré les diversités de manières, de ton, de langage, à travers l’enveloppe grasse et

  1. Nom donné à l’usurier juif dans la Lithuanie.