Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

morales, soit capable de régénérer la vieille société en lui infusant dans les veines un sang nouveau.

Les théoriciens russes du communisme n’ont donc fait que nous transmettre l’esprit de leur race, en l’adaptant toutefois à des conditions sociales différentes. Et quand on considère l’immense abîme auquel sont acculés le pouvoir et le capital, quand on se rend compte de la fatalité qui forcera la société à chercher son salut dans des formes politiques et économiques nouvelles, si l’on reconnaît que chaque peuple a son rôle historique à jouer ; il est difficile de n’en pas inférer que le triomphe du communisme en Europe coïncidera avec la prépondérance, tout au moins morale, de la race slave. Cette heure pourrait bien n’être pas fort éloignée : l’autocratie russe est sur son lit de mort ; nul doute que la prochaine génération verra s’accomplir, des rives de l’Amour aux bords de la Baltique, un des plus grands mouvements de l’humanité.

La vie des peuples est un perpétuel travail de chimie : races, idées, mœurs, se combinent ou se dissocient en vertu d’affinités. La France, grâce à sa situation, a toujours été le creuset où sont venus s’allier les éléments celtes, latins, germains. Ces derniers, cependant, sont les plus rebelles à l’assimilation : en petite quantité, ils se laissent absorber et communiquent au mélange leurs qualités énergiques ; mais, trop nombreux, ils sont rejetés après une série de réactions.

Conquise par les Francs, — en petit nombre, — la Gaule romanisée a fini par absorber ses maîtres qui, oubliant leur origine, sont, depuis Clovis, devenus