Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

prolétariat israëlite, jadis opprimé par les Égyptiens.

La doctrine de Moïse est incontestablement matérialiste : elle ne fait aucune mention d’une âme immortelle, d’une vie extra-terrestre, d’un paradis, d’un enfer. Tout se borne à des maximes de morale et à des règlements sociaux. « Honorez la vieillesse, fuyez le mensonge, la calomnie, l’adultère, la sorcellerie ; laissez les pauvres glaner le surplus de vos récoltes ; payez la dîme aux ministres du culte », tels sont, en substance, les préceptes que dicte sur les hauteurs du Sinaï le dieu que Moïse fait comparaître pour donner plus d’autorité à sa loi.

Le contact des prêtres égyptiens, qui ne partageaient pas les superstitions vulgaires, avait pu éveiller chez ce législateur et probablement chez son frère Aaron, la croyance en un dieu unique. Mais cette croyance était alors si vague chez le peuple que, pendant plusieurs siècles, il alla du monothéisme au polythéisme, adorant tantôt Jéhovah, tantôt Baal, Moloch ou Astarté.

Les Juifs vécurent longtemps sous une sorte de république élective, les mutineries du peuple tempérant l’autorité dictatoriale des juges. À la fin, lassés de ces tiraillements et devenus moins nomades, ils demandèrent un roi. La fonction quelque agréable qu’elle fût, avait ses désagréments, et le premier de ces souverains, Saül, eut à combattre, après son couronnement, l’hostilité parfois sourde, jamais assoupie de l’ex-juge Samuel qui, non sans peine, s’était démis de ses fonctions en sa faveur, croyant trouver en lui un