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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/201

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à écraser le monde bourgeois d’un coup de talon.

Utopiste quand il croyait résoudre la question sociale par le mutuellisme, Proudhon avait vu clair en prédisant le rôle immense que jouerait l’association dans l’avenir de l’humanité. La classe ouvrière commence à avoir conscience d’elle-même et, pendant que la guerre de sécession, l’expédition du Mexique, l’insurrection polonaise occupent l’attention des politiciens, des groupements se forment dans tous les pays : Oh ! non plus groupements secrets conspirant sous des formes surannées, mais groupements ouverts où l’élément studieux élimine de plus en plus l’élément déclamateur et romantique, où le serf de l’industrie apprend à analyser le mécanisme social et, pensant enfin par lui-même, cherche des solutions. De partout, alors, se dégage la même idée : « Tous les êtres humains, sans distinction de sexes, de races, de couleurs, ont droit à la liberté, au bien-être ; tous sont solidaires les uns des autres ; l’émancipation des travailleurs ne pourra être l’œuvre que des travailleurs eux-mêmes ». L’Internationale est créée.

Le rôle que les conciles du ive siècle ont joué dans l’élaboration de la foi chrétienne, les Congrès ouvriers vont le jouer dans l’ordre économique. Le 28 septembre 1864, au meeting de Saint-Martin’s-Hall, à Londres, les délégués des sections anglaises, françaises, allemandes, belges, suisses, proclament « l’association internationale des travailleurs ». Le plus grand fait du xixe siècle est accompli.

Non que cette société, devenue la terreur du bourgeois, surtout après la Commune, ait eu sur les événe-