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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/205

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devenus leurs soldats, le mot d’ordre de la révolution : les peuples chasseraient leurs maîtres et marcheraient à la république universelle. Mais Marx était un révolutionnaire économiste ; Blanqui, sincèrement socialiste, croyait indispensable de s’emparer au préalable du pouvoir politique pour écraser ensuite la tyrannie capitaliste. Ces deux hommes, trop pleins de leurs idées pour transiger, ne purent s’entendre et, dans l’impossibilité de communiquer à l’Internationale sa propre impulsion, Blanqui s’efforça de grouper secrètement en dehors de cette association les éléments qu’il supposait les plus énergiques. Blanquistes, internationaux et jacobins se sont retrouvés aux prises, après le 18 mars, dans le sein même du Conseil de la Commune.

Incertaine à ses débuts, mutuelliste ensuite (Congrès de Lausanne, 1867), puis collectiviste (Congrès de Bruxelles, 1868 ; de Bâle, 1869), l’Internationale, naturellement, traversait les mêmes phases que le prolétariat dont elle était l’émanation ; les idées opposées s’y entrechoquaient sans cesse. Victorieux des proudhoniens, les marxistes s’efforcent d’accaparer la direction du mouvement et, tandis que leurs Liebknecht et leurs Bebel luttent, en Allemagne, contre les Lassaliens trop légalitaires, lutte qui se termine par une fusion, — le Conseil général, où domine Karl Marx, exerce sur l’association tout entière une véritable dictature.

C’est alors que recommence l’éternel combat de l’esprit celte et latin contre l’influence germanique. Sous l’impulsion de Bakounine, les délégués belges et espagnols s’élèvent contre la tyrannie de ce