Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/248

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dans le monde, l’héroïsme des martyrs multiplie les adeptes : la folie de la croix a vaincu les anciens dieux.

C’est encore par le fanatisme que l’Islam, soulevant le monde oriental, soumettra à son joug les peuples réfractaires à l’idée chrétienne.

Dans les soulèvements populaires du moyen âge, dans cette immense poussée qui s’appelle la révolution française, l’enthousiasme domine le raisonnement. Les soldats de la Convention vainquirent parce qu’ils étaient des fanatiques combattant contre des adversaires qui ne l’étaient plus.

La religiosité, bien que diminuée, est loin d’être détruite. Le libre-penseur, en prenant exactement le contre-pied des dogmes qu’il combat, ne s’aperçoit pas qu’il en crée d’autres aussi absurdes. Après avoir eu l’obligation de manger maigre le vendredi sous peine des rigueurs de l’Église, on aura celle de manger gras sous peine d’être traité de jésuite !

La Franc-Maçonnerie, après avoir eu dans son passé un grand rôle en tant que groupement corporatif et association secrète, est devenue absolument grotesque avec ses formules surannées, ses rites pompeux et vides. Et nombre de bourgeois, qui rougiraient d’aller à la messe, vont au Grand-Orient, se ceindre les reins d’un tablier de cuir et se contorsionner aux coups de marteau de leur vénérable !

« On a insulté le drapeau national » écrivent les journalistes subventionnés lorsque le gouvernement, ayant jeté son dévolu sur une terre lointaine, cherche prétexte à une expédition. Et, immédiatement, des naïfs, qui ne croient plus au curé, mais qui croient