Aller au contenu

Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

duction, pas ne sera besoin d’en réglementer l’usage : on prendra au tas non par esprit de système mais par habitude : ce sera le communisme-anarchiste. Au contraire, dans les pays moins pourvus, la répartition au pro rata des besoins s’imposera : ce sera le collectivisme. Le régime économique variera évidemment entre ces deux termes avec une tendance vers le communisme, parce que, en dépit de Malthus, les produits sont appelés à se multiplier plus rapidement que les consommateurs. En effet, plus l’être se perfectionne, plus sa force nerveuse augmente aux dépens de sa force génitale ; d’autre part, la science arrive à faire jaillir de partout les éléments nécessaires à l’entretien de l’espèce. Ces végétaux que l’on dédaignait fourniront leurs sucs puissants ; cette pierre devant laquelle on passait indifférent, donnera chaleur, lumière, électricité ; ces excréments, dont on empoisonne encore les rivières communiqueront aux terres épuisées une fertilité nouvelle ; ces forces naturelles, si longtemps redoutables à l’homme : le vent, le flot, le tonnerre seront maîtrisées et employées dans un but d’utilité sociale.

Un immense renouveau se prépare pour l’humanité au sortir d’une crise dont il est impossible de prédire la violence et la durée. L’Europe, l’Amérique, l’Australie même seront les grands théâtres de la lutte, mais celle-ci aura forcément ses répercussions partout. Les fortes agglomérations arabes, hindoues, indo-chinoises, après avoir reçu de leurs maîtres européens les germes d’une vie nouvelle, chercheront sans doute à profiter des événe-