Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/71

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résoudre en faveur des déshérités de la nature la grande question sociale.

» Tout le monde des malheureux examina la nouvelle doctrine. Les uns, les honnêtes gens, virent dans les apôtres des charlatans comme on en voit malheureusement trop et, méprisant leurs prédications séditieuses, ils pensèrent que le travail, la plus belle des prières, était le meilleur moyen d’améliorer leur sort. Quant aux malhonnêtes, quant aux fainéants, quant à la crapule, tout ce monde adopta avec enthousiasme la religion chrétienne.

» Or, comme la canaille n’a rien à perdre et a tout à gagner dans les troubles, nos premiers cléricaux ne manquèrent point d’en susciter. Les chefs de gouvernements, républiques, royaumes ou empires, s’empressèrent dès lors de sévir contre les plus turbulents d’entre les chrétiens. Ils firent bien ; mais aussitôt la secte de crier à l’oppression.

» Elle se réunit, ses membres s’encouragent, les têtes s’échauffent, l’enthousiasme fait des prosélytes nouveaux, la secte devient redoutable à ses maîtres…… (Calotte et Calotins, par Léo Taxil, tome I, 1re partie, p. 176.) »

On croit entendre M. Prudhomme déblatérant contre le socialisme. Cette appréciation d’un tel individu, — le clérical vaut le bourgeois voltairien — est un hommage rendu aux tendances égalitaires du christianisme naissant.

Ainsi, malgré l’ambition ou la lâcheté des chefs, malgré le mélange des superstitions locales, s’en-