Aller au contenu

Page:Malebranche - Entretien d’un philosophe chrétien et d’un philosophe chinois, 1708.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le monde, il courait un bruit que j’écrivais contre les pères jésuites. J’ai cru que mon écrit paraissant, ce bruit mal fondé se dissiperait.

Voici donc ce qu’on m’a appris des erreurs des philosophes chinois, et ce que j’ai prétendu combattre dans mon écrit. Si je l’avais fait imprimer moi-même, je les aurais exposées d’abord dans un Avertissement ; cela paraissant nécessaire pour préparer l’esprit à la lecture de ce petit ouvrage.

Les Chinois lettrés, du moins ceux avec lesquels s’est entretenue la personne qui m’a instruit de leurs sentiments, croient :

  1. Qu’il n’y a que deux genres d’êtres, savoir le Ly ou la souveraine Raison, règle, sagesse, justice, et la matière.
  2. Que le Ly et la matière sont des êtres éternels.
  3. Que le Ly ne subsiste point en lui-même, et indépendamment de la matière. Apparemment ils le regardent comme une forme, ou comme une qualité répandue dans la matière.
  4. Que le Ly n’est ni sage ni intelligent, quoique la sagesse et l’intelligence souveraine.
  5. Que