Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/16

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son tour tué, dans une rencontre, par Paul Fortia, seigneur de Piles.

Malherbe éprouva d’abord, comme à la mort de ses autres enfants, une affliction profonde et vraie ; mais il ne tarda pas à se poser dans une attitude de douleur théâtrale et finit par se résigner presque à un accommodement, au prix de dix mille écus. « Je croirai votre conseil, disait-il à Balzac, je pourrai prendre de l’argent puisqu’on m’y force ; mais je proteste que je ne garderai pas un teston. J’emploierai le tout à faire bâtir un mausolée à mon fils. »

« Il usa du mot mausolée, au lieu de celui de tombeau, observe Balzac, et fit le poëte partout. »

L’ accommodement ne réussit pas, et Malherbe alla, en juillet 1628, trouver le roi devant La Rochelle, pour le solliciter contre ses adversaires. Il contracta dans ce voyage le germe d’une maladie qui mina rapidement sa robuste santé et dont il mourut ci l’âge de soixante-treize. ans. Ce fut le 16 octobre 1628, peu de temps après son retour à Paris, qu’il expira, ayant auprès de lui les poëtes Yvrande et Porchères d’Arbaud. Ce dernier était de ses parents. Quant à sa femme, elle était à Aix en Provence, âgée, malade peut-être, et ne lui survécut que vingt mois.




Sauf une appréciation rapide des débuts littéraires de Malherbe, nous n’avons fait jusqu’ici que raconter sa vie, en la débarrassant de toutes les anecdotes dont