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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/18

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ceaux d’or, de clinquant et de pierreries, il a mis à part le vrai, rejeté le faux, et, par un arrangement ingénieux, avec un art incomparable, disposant en bouquets les fleurs, en joyaux l’or et les diamants ; de tous ces trésors il a fait sa chose, de tous ces fragments industrieusement réunis il a fait une suite de tableaux pompeux, mais froids, bien que chargés d’ornements magnifiques et en somme presque irréprochables. Mosaïste sublime, ce fut à force de retoucher, de limer, de polir, qu’il composa son œuvre grave et majestueuse. Sa patience lui tint lieu d’invention, d’élan, d’inspiration, de génie, et, par elle, il gravit, d’un pas lent et pénible, mais sûr, jusqu’aux cimes où planent les aigles.




Les œuvres de Malherbe comprennent ses poésies et des ouvrages en prose.

Ces derniers se composent d’une instruction à son fils publiée en 1846 par M. de Chennevières ; d’épitaphes, de traductions du trente-troisième livre de Tite-Live, des Épitres et du traité Des Bienfaits de Sénèque, de nombreuses lettres adressées à Peiresc, plus quelques-unes à Racan, à Balzac, à la vicomtesse d’Auchy, qui fut pour lui longtemps l’objet d’une cour assidue, etc., enfin d’un commentaire très-étendu sur Desportes. — Ses traductions sont assez fidèles ; ses lettres, moins travaillées, doivent tout leur intérêt aux sujets dont elles s’occupent et aux personnages qu’elles mettent en scène, ayant été pour la