Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/33

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De son courage et de sa lance
Aux funerailles de leur fils !

Cependant nostre grand Alcide,
Amolli parmi vos appas,
Perdra la fureur qui sans bride
L’emporte à chercher le trépas ;
Et cette valeur indomtée
De qui l’honneur est l’Euristée,
Puis que rien n’a sceu l’obliger
A ne nous donner plus d’alarmes,
Au moins pour épargner vos larmes,
Aura peur de nous affliger.
 
Si l’espoir qu’aux bouches des hommes
Nos beaux faits seront recitez
Est l’aiguillon par qui nous sommes
Dans les hazards precipitez,
Luy, de qui la gloire semée
Par les voix de la Renommée,
En tant de parts s’est fait ouïr
Que tout le siecle en est un livre,
N’est-il pas indigne de vivre
S’il ne vit pour se réjouir ?

Qu’il luy suffise que l’Espagne,
Reduite par tant de combas
A ne l’oser voir en campagne,
A mis l’ire et les armes bas ;