Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/46

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Des scions si beaux et si verts
Que de leur feuillage sans nombre
A jamais ils puissent faire ombre
Aux peuples de tout l'univers.

Surtout, pour leur commune joie,
Dévide aux ans de leur dauphin
A longs filets d'or et de soie
Un bonheur qui n'ait point de fin ;
Quelques vœux que fasse l'envie,
Conserve-leur sa chère vie,
Et tiens par elle ensevelis
D'une bonace continue
Les aquilons dont sa venue
A garant les fleurs de lis.
Conduis-le sous leur assurance
Promptement jusques au sommet
De l'indubitable espérance
Que son enfance leur promet,
Et pour achever leurs journées
Que les oracles ont bornées
Dedans le trône impérial,
Avant que le ciel les appelle,
Fais-leur ouïr cette nouvelle
Qu'il a rasé l'Escurial.