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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1010

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—faiteur) non moins qu’à — IER : et des trois noms saxons, cités d’abord, la traduction est boulanger, pêcheur et meunier; tout aussi bien que les trois nôtres, énoncés ensuite, confondent dans un son commun la variété désinentielle de boucher, jardinier et vendangeur. Non qu’ — IER n’existe en Anglais, si — EUR y fait défaut; mais cet — IER remplace volontiers le féminin — 1ÈRE, ainsi dans barrier, frontier, fier (dont la provenance est pierre) et rapier : à moins que le féminin en question ne s’assourdisse en — ER, comme litter, manner, matter et river; ou ne donne la forme toute anglaise d’ —EER en career. — EER remplace aussi — 1ER, concurremment à ARD et AIRE, comme dans muleteer, mountaineer et pam-phleteer; et même — EUR. Aucun rapport entre cet — EER et — EE, dont l’emploi est souvent aventureux : c’est dans levee où il égale — ER (pour ne rien dire de marquée, une marquise, ou verandah), dans apogee et PERIGEE, EPOPEE, FUSEE, FRICASSEE, SPONDEE et TROCHEE, OÙ il égale — ÉE. L’emploi authentique de cette syllabe terminative consiste à désigner entre tout, non pas les simples participes passés restés tels, comme debauchee, ou devenus noms, comme rapee, du râpé, un tabac à priser, mais certains noms passifs que très rarement — AIRE français marque de ce sens spécial, comme destinataire : or, celui-là même ne se traduit pas de la sorte. Nous sommes donc sans équivalents à offrir pour PRESENTEE, PAYEE, etc., personnes que l’on présente, à qui l’on paie, quelque chose de plus que le présenté, le payé, et le contraire de le « présentateur », le payeur; comme grantor, qui accorde, s’oppose nettement à grantee, le bénéficiaire, lessor à lessee, celui qui accorde de la licence, au licencié, ou mortgageor à mort-gagee. Très fortuitement, décret fait decree, à côté de discret, discreet : ou mieux, c’est par un motif tout oral, l’accent français à conserver. — ET, indigène, préexistait à la venue du nôtre : c’est ainsi que nous avons signalé, par exemple, locket comme allié par sa finale à spic-ot; et — LET, comme donnant brooklet, hamlet ou streamlet. Confondre ce diminutif avec celui qui termine le mot français signet, passé intact à l’Anglais, serait une erreur : autant que ne pas voir dans CIVET, FACET, OMELET, PALLET, RENNET (la pomme), TOILET, trumpet et tablet, une abréviation de notre forme—ETTE, que peut garder toutefois dans un de ces noms palette, postérieur à l’époque étudiée ici et ne nous intéressant, comme tel, point davantage que marionette ou rosette, anglais. — ESS remplace quelquefois — ESSE, comme dans finess, largess, prowess; il s’abrège dans riches, pour richesse, sorte de pluriel assimilé, par un long oubli de la