Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1047

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TO PERTA1N, TO SUSTAIN, composés de TENEO Ct TO REMA1N, to appear, to prevail, to redeem ? .J’interromps la réponse projetée : à savoir qu’il y a là comme une sorte de copulation des désinences, eo, 10, point tout à fait tombées, avec la liquide d’avant l, R, n, m ? Oui : mais to ordain, pris à ordino, to redeem, à redimo ? Fausse analogie; d'accord, et affaire d’accent, que ce renforcement. Que, dans les cas principaux, se distingue bien, malgré l’enchevêtrement des irrégularités, une sorte de distribution fondée sur les Conjugaisons Latines; certes : elle n’éclatera, cependant, que dans les deux groupes d’exemples suivants, modelés sur le premier et le second de nos paradigmes verbaux ou sur les mêmes, Latins : les Verbes en —■ ATE, désinence — atum du Supin abrégée, et ceux Classiques (2e et 4e Conjugaison en — re) ayant pris ISH Anglo-Saxon pur. Soit TO ADMONISH, TO EXT1NGU1SH, TO PUNISI1, TO VA-nish, etc. ; soit to exculpate, to generate, to incrassate, TO 1NFUR1ATE, TO LEVIGATE, TO LUCUBRATE, TO PALL1ATE, TO PERCOLATE, TO PREDICATE, TO RF.MONSTRATE, TO RETA-I.IATE, TO SEGREGATE, TO S1NUATE, TO VACATE, TO VARIE-gate, etc., etc., qu’il ne faut pas confondre avec les Adjectifs Anglais faits de Participes Passés Latins. Discernez de vous-mêmes toujours, selon le modèle présenté par la première liste d’exemples verbaux, les Mots que ne possède point le Français des Vocables qu’il a paru mieux à l’Anglais de n’y pas prendre. Ne serait-ce que pour tirer une vengeance de cet esprit qui jadis poussa l’Anglais à secouer notre joug originel, le Philologue pourrait mettre en lumière l’extraordinaire maladresse avec laquelle cette langue a agi quelquefois, en face du Latin : mais la Science n’admet que d’impartiales revendications. Nos droits à plus d’un Mot pédantesquement peint de Latin ou de Grec dûment posés, resterait à traiter impartialement de ceux-là, qui, pour user d’une expression juste, n’en sont que barbouillés. Sans indiquer même sommairement le bizarre fouillis de ces Vocables, je vais mettre à part deux ou trois groupes, avec lesquels les latinisants et les grécisants britanniques ont véritablement joué de malheur : tel, presqu’entier, je crois, le groupe des Adjectifs Latins en — ax, régulièrement dérivés par nous en —■ ACE qu’une bévue inexplicable de là-bas métamorphose en — ACIOUS : perspicacious, precocious, rapacious, tena-C1OUS, VIVACIOUS, VORACIOUS, et EDACIOUS, MERETR1C1OUS, PGGNAcious, etc., extraits directement de la langue primitive. Analysez aussi foliferous, laniffrous, melliferous, vociff.rous, Terminaison Latine ter; et invidious, vo-i.vptuous, pour — osus, etc. Le Français est coupable, ou mieux le commerce et l’indus-