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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1048

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trie de France, de maint barbarisme, dans les nouveaux termes scientifiques, comme capillophile, Mot Composé à la fois de Grec et de Latin; mais à l’Anglais, et par le fait de ses grammairiens, revient semicolon, point et virgule. Rien de plus légitime, par exemple! que de transposer, dans son entier, le Vocable du Grec au Latin, comme semicircle, chez nous hémicycle. Mais que dire de trouvailles barbares, comme celles de scissors, ciseaux, staltification, subking-DOM, TRAITOR, etc. ! Curiosités. Tantôt le mot vient du Latin à la française, sans nous avoir appartenu jamais; ce qui inquiète notre mémoire, ex. feretory, comme si feretoire avait lieu; or point, car le Latin est feretrum, la place de la bière dans l'église : ou le contraire, il redresse un Vocable qui n’existe pas, comme trumpery et trumpet, tromperie et trompette, l’origine de ces deux Vocables similaires en Français étant inconnue au Latin. Que maintenant des confusions, par milliers, se soient produites, quelque bizarrerie ne messied pas dans le Langage : car il ne faut point oublier que tel fait anormal, où s’indigne le linguiste, cause la joie souvent du littérateur, voué à un travail de mosaïque point rectiligne. Trop de régularité nuit; mais ce n’est pas aux Mots ancestor, le vieux Français ancestre, confondu avec antecessor; phea-sant, grécisé par un ph, et latinisé par un T, mais d’après faisan; foliage, ou feuillage redevenu Latin, filose, sans FILOSUS, pour FILIFORM : OU EBONY, LILY, TO OCCUPY, PAGEANT (de pegma), to parse {analyser grammaticalement de pars), POULICE, PRETENCE, PROSY, RAPE, TO RECOGNISE (de REGO-GNOSCO), TO RECONCILE, RIVULET, ROSMARY, ROTARY, SAT-ghel, sagred, school, scialism {savoir superficiel, L. sciolus), sgonce {lanterne de sconsa, absconsa, B.-Lat.), secrecy, simile, solemn, to spoil, study, subtle, temper, tonsile, torment, ultramarine, umbrage, etc., etc. Autant de mots presque autant de cas : ici formation du Latin comparable aux plus Anglaises d’entre les formations faites avec Français; là défis présentés à toutes les remarques (plutôt qu’aux Lois) montrées à l’instant par les pages d’avant et exceptions même aux quelques exceptions réunissant, au moins, un groupe d’exemples suffisant pour se faire classer. Très probablement, plusieurs de ces Vocables appartiennent au Latin ecclésiastique dont il sera bientôt question; lequel adjoint à l’Anglo-Saxon, parlé par le peuple, a subi tant de vicissitudes qu’il demeure parfois très difficile à déterminer. Résultat : bien des Mots heureux que, tout le magnifique labeur de certains maîtres d’aujourd’hui et de chez nous achevé (à savoir de reprendre aux époques passées de la France maint trésor de la parole perdu par la négligence