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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1204

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versant nord de la vallée fameuse de Tempe. Un printemps éternel dans le fond, des neiges éternelles au sommet : tel est le site. Les poètes homériques représentent les dieux comme possesseurs de palais nombreux sur la haute cime. Dérobés à la vue des hommes par un voile opaque de nuages que gardent les Heures, ils siègent solennellement dans le palais de Zeus, et les plus jeunes d’entre eux dansent sous leurs yeux, obéissant à la voix et à la lyre des Muses. Tel est le tableau traditionnel, et dont il peut être utile de conserver une réminiscence. Les poètes plus récents transportèrent ce séjour à la quatrième voûte du ciel, celle des feux ou des astres, l’Empyrée. Mais ce lieu nouveau, qu’on imagine difficilement comme habitable, a le tort, selon nous, de sembler presque une conception métaphysique : le premier était absolument poétique, comme il convient en pareil sujet.