Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1490

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P. 53. SAINTE (Décembre 1865.) L’cpoquc de la composition de ee poëme nous est fournie par une lettre de Mallarmé à Henri Cazalis datée ; « Tournon, mardi soir 5 décembre 1865 » où se trouve cette phrase : « Je vous envoie un petit poëme mélodique que me demandait Madame Brunet », phrase que confirme le post-seriptum d’une lettre adressée le lendemain par le poëte à Théodore Aubanel : « Je te charge, en remettant le billet ei-joint à Brunet, de lire à Madame une Sainte-Cécile que je lui avais promise. C’est un petit poëme mélodique et fait surtout en vue de la musique. » A quoi Aubanel répondait le 21 décembre : « J’ai remis et lu à Mme Brunet tes stanees à Sainte Céeile, dont elle a été heureuse. Ces stances m’ont plu beaucoup : eela ressemble à une vieille peinture de missel, à un vitrail aneien... » Mallarmé était, à vrai dire, un peu en retard dans son envoi, ear Mme Brunet s’appelait Céeile et il s’était proposé de lui adresser ee poëme le jour de sa fête patronymique, le 22 novembre. Mme Brunet était la femme de Jean Brunet d’Avignon, l’un des initiateurs du Félibrige. Entré en relations par l’entremise d’Emmanuel des Essarts et de Théodore Aubanel avec Jean Brunet et sa femme, Mallarmé avait vu ceux-ei lui témoigner ainsi qu’à Mme Mallarmé une très vive sympathie, et à la naissanee de Geneviève Mallarmé, Mme Brunet avait aeeepté d’en être la marraine. Il existe de ee poëme (collection Henri Mondor) un manuserit d’une forme un peu différente et qui semble bien être l’original de 1865. Sur ee manuscrit, le poëme porte ee titre plus explieitc : SAINTF CFCII F JOUANT SUR L’AILE D’UN CHÉRUBIN (Chanson et image anciennes.) A la fenêtre recélant Le santal vieux qui se dédore De la Liole étincelant Jadis parmi flûte ou mandore Est une Sainte, recélant Le livre vieux qui se déplie Du Magnificat ruisselant Jadis à véprée et compile, Saillie à vitrage d’ostensoir Pour clore la harpe par l’ange Offerte avec son vol du soir A la délicate phalange