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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1517

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composée des poésies que le comité demanderait à chacun de ses membres. A la suggestion de Stéphane Mallarmé (lettre du 26 juillet), ce fut Leconte de Lisle qui fut prie d’assumer la présidence d’honneur de ce Comité et Mallarmé en fut nommé président. Dès mars 1893, Mallarmé écrivait à Léon Deschamps : « Gardez, dans le Tombeau la page de mon sonnet, ce sera la première de mes préoccupations. » Te Tombeau de Baudelaire, publié aux éditions de la Plume (Bibliothèque Artistique et Littéraire), forme un recueil de 125 pages avec un frontispice de Félicien Rops. Vingt neuf poètes y collaborèrent, en tète desquels Mallarmé, dont le sonnet, sous le titre Hommage occupe la page 41 du recueil. Sur les rapports de Mallarmé et de Baudelaire, nous renvoyons à la note qui a trait à la Symphonie littéraire. Étrangement, c’est au poëte des Pleurs du Mal qui fut la grande admiration et la majeure influence de sa jeunesse, que Mallarmé a rendu, en vers, son hommage le plus obscur et le moins convaincant. M. Charles Mauron, dans ses Commentaires {pur. cité) indique que le point de départ du poëme est probablement une réminiscence du 17» </i.f Chiffonniers de Baudelaire : Souvent à la clarté rouge d’un réverbère Dont le vent bat la flamme et tourmente le verre, .lu rieur d’un vieux faubourg, labyrinthe fangeux... fournissant les thèmes de la flamme et de la boue. Mais E. Noulet avait fait un rappel ingénieux : « Dans Symphonie littéraire, que Mallarmé écrivait à l’âge de 23 ans, il décrit le paysage que lui suscite la lecture des Fleurs du Mal : « Là-haut, » et à l’horizon, un ciel livide d’ennui, avec les déchirures bleues » qu’a faites la Prière proscrite. » P. 71. TOMBEAU Cet hommage fut publié, comme bout de l’an, à la mémoire de Paul Verlaine dans le numéro de janvier 1897 de la Reine Blanche. Un manuscrit, qui fait partie de la collection H. Mondor, présente trois variantes : Ne s’apaisera pas sous de pieuses mains... .... l’astre levé des lendemains... A 11e surprendre que dans le vacant accord... Ce sonnet prit place en 1899 dans l’édition des Poésies faite par Deman. Voici le commentaire qu’en donna Albert Thibaudet : « Deux ordres d’images sont fondues en une sorte d’idée platonicienne : les tombes d’un cimetière, sous lesquelles repose