Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1561

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Villiers de l'Isle-Adam, aussi bien la Musique et les lettres que la Symphonie littéraire. Nous avons toutefois, partout où cela se pouvait, respecté les divisions adoptées dans cc dernier recueil par l’auteur, en les complétant de certains morceaux qui avaient paru dans les revues et n’avaient pas été recueillis depuis lors, telles certaines pages des Notes sur le Théâtre publiées jadis dans la Revue Indépendante en 1886-1887 et qui n’avaient pas pris place dans Divagations, ou certains textes du National Observer. L’œuvre en prose de Stéphane Mallarmé s’est accrue ici de tous les articles ou essais publiés par lui dans’dcs journaux et des revues depuis 1862 et dont un grand nombre était demeuré inconnu même des mallarméens. On trouvera aux pages suivantes bien des précisions sur les occasions et circonstances de leur publication première. En prose, Mallarmé apparaît à quatre reprises comme traducteur ; avec les Poëmes d’Edgar Poe, le Ten 0'dock de Whistler, les Contes indiens et YÈtoile des Fées ; à maintes reprises, comme critique littéraire; on l’y verra jugeant des beaux-arts, de l’art décoratif ou de la mode et chroniqueur de quelques événements marquants de son époque. Enfin l’esthéticien, le professeur et le poëte s’unissent dans les Mots anglais. PROSES DE JEUNESSE P. 249. LES POÉSIES PARISIENNES (Sens, décembre 1861.) L’article consacré à cc recueil de vers d’Emmanuel des Essarts annoncé pour 1862 chez Poulct-Malassis, parut dans la revue parisienne le Papillon, le 10 janvier 1862, et constitue sans doute la première publication de Mallarmé. Emmanuel des Essarts, nommé en octobre 1861 professeur de seconde au lycée de Sens, au sortir de l’École Normale, avait fait, presque dès son arrivée dans cette ville, la connaissance de Stéphane Mallarmé, qui était son cadet de trois ans. Fils d’Alfred des Essarts conservateur de la Bibliothèque Sainte - Geneviève, qui s’était acquis quelque notoriété comme poëte d’un genre élégant et facile, Emmanuel des Essarts avait, dans le salon de son père, rencontré Musset, Victor Hugo, Théophile Gautier et autres : ces fréquentations avaient aiguillonné son ardeur poétique, et durant scs années de Normale où il avait été l’élève de Sainte-Beuve, il avait composé la plupart des poëmes qu’il se hâta de faire paraître au début de 1862. L’ouvrage n’était pas même encore publié que son auteur s’était assuré la complaisance admirative de son nouvel ami provincial,