Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1562

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et non content de faire chanter ses louanges par Mallarmé à Paris, il ne s’opposa pas à ce que celui-ci récidivât dans la presse locale et un nouvel article également élogieux parut sur le même sujet dans le Sénonais du 22 mars 1862. Ce recueil poétique trahissait quelque peu l’influence de Gautier et de Théodore de Banville, et, plus fortement, celle d’Alfred de Musset et de Victor de Laprade. On trouvera, sur la carrière de l’auteur des Poésies parisiennes tous les détails essentiels dans l’ouvrage de Melva Lind : Un Parnassien universitaire : Emmanuel des Essarts ( sS3ÿ-sp0ÿ) (les Presses Universitaires, Paris, 1928). Tour à tour professeur de rhétorique à Avignon (janvier 1864-juillct 1865), à Moulins (octobre 1865-décembre 1867), à Orléans (janvier 1868-juillet 1869), à Nancy (octobre 1869-mai 1871), à Nîmes (mai 1871-novembre 1872), professeur suppléant à la Faculté des Lettres de Dijon (novembre 1872), chargé de cours de littérature étrangère à la Faculté de Clermont-Ferrand en 1873 et pourvu de la chaire de littérature française à la même faculté à partir de 1874, il en était doyen lorsqu’il mourut, le 17 octobre 1909. Il entretint, de 1862 à 1874, avec Stéphane Mallarmé une correspondance suivie dont nous n’avons malheureusement que les lettres de des Essarts. La Vie de Mallarmé de M. Henri Mondor (TV. R. F., Paris, 1941) éclaire les circonstances et le caractère des relations qu’entretinrent alors ces deux jeunes gens au début de leurs carrières, qui devaient par la suite prendre des voies et des aspects fort opposés. D’après M. Auriant, dans Sur des vers retrouvés de Stéphane Mallarmé {'Nouvelle Revue française, Ier mai 1933), le dernier paragraphe de l’article de Stéphane Mallarmé où l’auteur prend la défense des blondes, serait un hommage galant à l’adresse d’Olympe Au-douard, la blonde directrice du Papillon, revue dont le premier numéro avait paru exactement un an auparavant et qui avait compté comme collaborateurs Théophile Gautier, Arsène Hous-saye, Charles Monselet, etc... P. 252. LA MILANAISE ET L’AUTRICHIEN (Sens, mars 1862.) Cet article parut dans le n° du 19 mars 1862 du Sénonais, Journal de l’Yonne, qui paraissait à Sens les mercredi et samedi. L’acteur-auteur dramatique qu’était alors Léon Marc, et qui montrait pour la poésie un goût dont il devait donner des témoignages renouvelés par la suite, avait dû intéresser des jeunes gens férus de poésie comme l’étaient des Essarts et Mallarmé, dans une petite ville où ils trouvaient peu à partager leurs enthousiasmes. Des Essarts, qui nourrissait alors des ambitions théâtrales et Mallarmé qui montra toujours pour le théâtre un goût diffici-