Aller au contenu

Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1632

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’honneur est sauf, voilà tout... J’ai eu eontre moi une troupe de passage au théâtre... » Pourtant il en gardait « une émotion de rareté et de beauté ». A Cambridge, le prospectus de la conférence était ainsi rédigé : M. Stéphane Mallarmé will deliver a Lceture on « Freneh Poetry » in Pembroke College, on the Evening of Friday, Mareh 2nd, at Nine o’eloek. Tiekets (five shillings for Ladies or Gentlemen) may be obtained from Messrs Deigbton Bell & C.o Trinity Street. Le manuscrit dont se servit le poëte pour ees deux conférences fut donné par lui, en 1895, à M. B. Jeulin Gravollet. Il se trouve aujourd’hui dans la collection Henri Mondor. La comparaison du texte manuscrit et de l’ouvrage imprimé révèle de nombreuses eorreetions apportées par l’auteur en vue d’une forme définitive. Les deux parties dont se composait eet opuseule n’étaient réunies que par quelque arbitraire : l’une ayant trait à la question du « domaine publie » en matière littéraire, l’autre aux relations de la musique et des lettres; la première, il est vrai, précédée d’une évoeation exaete et subtile de ees « recueillements privilégiés » d’Oxford et de Cambridge, dont il venait, trois ou quatre jours durant, de connaître le eharme et la luxueuse simplicité. On ne lira pas sans intérêt, ee passage d’une lettre que, de Villeneuve-sur-Fère (Aisne), le 25 mars 1895, adressait à Mallarmé un jeune admirateur d’alors, M. Paul Claudel : « J’espère avoir encore le plaisir de vous revoir, mais je ne veux pas tarder davantage à vous remereier de eelui que m’a eausé la Musique et les Lettres. Le voisinage de eette folle qui ne sait ee qu’elle dit a été pour tant d’éerivains d’aujourd’hui si pernieieux qu’il est agréable de voir quelqu’un, au nom de la parole artieulée, lui fixer sa limite avee autorité. Si la Musique et la Poésie sont en effet identiques dans leur principe, qui est le même besoin d’un bruit intérieur à proférer, et dans leur fin, qui est la représentation d’un état de félieité fietif, le Poëte affirme et explique, là où l’autre va, eoinme quelqu’un qui eherehe, eriant : l’un jouit et l’autre possède, sa prérogative étant de donner à toutes choses un nom. Nul esprit plus que vous n’était fondé à revendiquer ee haut droit des Lettres dans lesquelles vous exereez la magistrature ; l’intelligenee. « Celle-ei, en effet, a des oreilles non moins exigeantes que eelles qui se dressent de ehaque côté de notre tête, et e’est pour elles que la leeture de votre livre est une joie. »