d’un tableau. Était-ce à l’intention de celui-ci que Rochegrosse adressait à Mallarmé cette demande ? Godiva, le poëme de Tennyson, qui se trouve dans le groupe des Idylles anglaises et autres poèmes n’est pas une pièce courte : il ne compte pas moins de 79 vers et il devait être assez familier à Mallarmé pour qu’il ait pu en envoyer la traduction, en quelque sorte par retour du courrier; ou bien avait-il traduit cette pièce, jadis, au temps où il publiait celle de Mariana. En 1892, lors de la mort de Tennyson, Mallarmé fut interviewé par un rédacteur de l’Ècbo de Paris (n“ du 8 octobre 1892) et en décembre de cette même année il publiait dans la Revue Blanche des pages intitulées Tennyson vu d’ici qui avaient déjà paru, le 29 octobre, dans Tbe National Observer de Londres. (Cf. ici, pp. 527 et Notes, p. 1590.) THE IMPRESS1ONISTS AND ÉDOUARD MANET (1876-) Une lettre du 24 août 1876 d’Arthur O’Shaughnessy à Mallarmé montre que c’est le poëte anglais qui s’entremit pour faire publier cet article qui parut, en anglais, dans la revue londonienne Tbe Art Monthly Revieiv, numéro du 30 septembre 1876. Faute d’en posséder le texte français, nous ne le reproduisons pas ici, regrettablement, car c’est l’étude la plus importante que Mallarmé ait consacrée à la peinture, avant la préface du catalogue de l’Exposition des œuvres de Berthe Morisot, publiée vingt ans plus tard. Cet article fut traduit par un M. Robinson (lettre de Mallarmé à Arthur O’Shaughnessy du 19 octobre 1876, collectionUnder-wood). Après une allusion au réalisme pictural de Courbet et aux effets décoratifs d’Henri Régnault, l’article nomme Manet l’apôtre de la nouvelle peinture et ajoute : « Il y avait aussi à cette époque, et hélas ! il faut l’écrire au passé, un amateur éclairé qui aimait tous les arts et vivait pour l’un d’eux. Ces tableaux étranges conquirent immédiatement sa sympathie : une pénétration instinctive et poétique les lui faisait aimer : et cela avant que leur rapide succession et qu’un suffisant exposé des principes qu’ils inculquaient n’eussent révélé leur signification aux esprits réfléchis parmi un nombreux public. Mais cet amateur éclairé mourut trop tôt pour le voir et avant que son peintre favori se fût acquis un renom. « Cet amateur était notre dernier grand poëte : Charles Baudelaire. » L’article rend hommage au sens critique de Zola, puis rappelle
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