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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1646

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que e'est en 1867 qu’une exposition particulière des œuvres de Manet donna à cette ceolc de peinture l’apparenee d’un parti. Il rapporte un des aphorismes habituels de Manet, « qu’on ne doit pas peindre un paysage et une figure avee le même proeédé, la même scienee, ni de la même manière : ni même, deux paysages ou deux figures. Chaque œuvre doit être une eréation nouvelle de l’esprit. » Mallarmé rappelle ensuite ee que Manet, dans sa « première manière » a dû à Velasquez et aux maîtres flamands : puis les qualités montrées dans eette Olympia si discutée : les propos de eeux qui disent qu’autrefois Manet peignait la laideur, et, à présent, la vulgarité. Suit un grand moreeau sur le « plein air », et des considérations sur l’esprit de simplification ehez Manet, sur l’influence amicale excreée entre autres sur Claude Monet, Sisley, Pissaro (que la revue anglaise orthographie Pizzaro). Il souligne l’art que Monet déploie à rendre la fluidité de l’eau; celui de Sisley à saisir les moments passagers de la journée; le goût de Pissaro pour l’ombre épaisse des bois en été et la terre verdoyante. Il y ajoute des mots d’éloge pour Degas, Mlle Berthe Morisot, Renoir; eite, en passant, Whistler et Cézanne. L’artiele s’aehève par un parallèle inattendu entre le mouvement impressionniste et « la participation du peuple jusqu’iei ignoré à la vie politique en Franee »; et une justification de l’impressionnisme eomme moyen de saisir l’Aspeet passager. LA DERNIÈRE MODE (Septembre-déeembre 1874.) Depuis son installation à Paris en novembre 1871, Mallarmé, en veine d’aetivité, rêvait de participer à la direction d’une revue et même d’en fonder une. Le 7 avril 1872, il faisait part à José-Maria de Hérédia, alors absent de Paris, d’une intention qui semblait prendre eorps : « Je reeucille, maintenant, dans les divers eoins de Paris, la souscription qu’il faut pour eommeneer une belle et luxueuse revue dont la pensée me domine : T Art Décoratif, gazette mensuelle, Paris, 1872. » Nous avons eu entre les mains un bulletin de fondateur à eette Galette mensuelle. Mallarmé s’était même entendu avee Claudius Popelin pour en dessiner le frontispice. Cette intention n’aboutit pas. On le voit, l’année suivante (lettre à Mistral, du Ier novembre 1875) oceupé, avec Catulle Mendès, d’une association internationale des poètes : vaste projet né à la suite de la publication du Tombeau de Théophile Gautier (Paris, Lemerre, 1873) et qui ne réussit pas davantage.