Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1647

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Le Ier mars 1874 parut le premier numéro de la Revue du Monde nouveau fondée par Charles Gros et subventionnée par Nina de Villard, amie de longue date de Mallarmé; mais cclui-ei n’y prit d’autre part qu’une collaboration au premier numéro avec le Démon de l’analogie. Ccttc revue n’eut d’ailleurs qu’une existence éphémère : en mai paraissait son dernier numéro. On ne sait par quelles accointances, Mallarmé fut mis à meme de publier la Dernière Mode, galette du Monde et de la Famille, dont la première livraison parut le 6 septembre 1874. De son aveu meme, il en escomptait quelque profit matériel, car il a dit plus tard dans sa lettre à Verlaine (Autobiographie') : « J’ai dû faire, dans des moments de gène ou pour acheter de ruineux eanots, des besognes propres et voilà tout (Dieux antiques, Mots anglais) dont il sied de ne pas parler; mais à part cela, des concessions aux nécessites comme aux plaisirs n’ont pas été fréquentes. Si, à un moment pourtant, désespérant du despotique bouquin lâché de moi-même, j’ai, après quelques articles colportés d’ici et de là, tenté de rédiger tout seul toilettes, bijoux, mobiliers et jusqu’aux théâtres et aux menus de diner, un journal, la Dernière Mode, dont les huit ou dix numéros parus servent cneore quand je les dévêts de leur poussière, à me faire longtemps rêver. » Il en parut, sous la direction de Mallarmé (dissimule sous le pseudonyme plaisant de Marasquin) et rédigées par lui, sous des pseudonymes divers, huit livraisons : les dimanehes 6 et 20 septembre ; 4 et 18 oetobre ; 1er et 15 novembre ; 6 et 20 décembre 18 74. Il en parut une neuvième, numérotée huit par erreur, où Mallarmé ne fut pour rien et qui portait les indications suivantes : Directrice : Baronne de l.omaria et l’adresse : (><t. rue d'Amsterdam. La Dernière Mode, telle qu’elle nous intéresse, n’existait plus alors. Tout d’abord remarquons que, dans eette revue dont il disposait, Mallarmé s’empressa de faire place aux écrivains qu’il estimait ou avec qui il était lié d’amitié. On voit figurer : Dans la ire livraison : la Dernière pensée de Weber, poëme de Théodore de Banville; l’Aveu, nouvelle de François Coppée. Dans la 2e livraison : Conseil, de Sully-Prudhomme; P Aven (fin) de François Coppée. Dans la 3 e livraison : Inquiétude, de Léon Valade; les l'oies de fait, nouvelle d’Alphonse Daudet. Dans la 4e livraison : Poëme, d’Ernest d’Hervilly; les l'oies de fait (lin), d’Alphonse Daudet. Dans la 5e livraison : le Veilleur de nuit, poëme d’Emmanuel des Essarts; la Petite servante, nouvelle de Catulle Mendes. Dans la 6e livraison : Marguerite d’Fcosse (sonnet), de Théodore de Banville; /’Hercule, nouvelle de Léon Cladcl. Dans la 7e livraison : Menuet, poème de François Coppée; /’Hercule, nouvelle (fin) de Léon Cladcl. Dans la 8e livraison : la Vierge à la crèche, d’Alphonse Daudet;