Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1649

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vous reproduire. Je ne sais au juste entre les mains de qui va tomber cette feuille, mais tout me fait croire qu’elle va servir à de vagues chantages, à des mariages et à d’autres combinaisons. « Refusez donc à tout prix votre collaboration, gratuite du reste, si une personne inconnue vous demandait la faveur personnelle que vous m’avez faite : dépositaire de noms d’amis, j’ai naturellement, lors de la cession du journal, interdit qu’on s’en- servît sans moi et je vous prémunis contre toute entreprise mauvaise. Toutefois une ligne de réponse de vous me donnerait quelque force, en supposant qu’on veuille passer outre mes précautions. « Au revoir, cher ami; passez ce mot qui n’est du reste qu’une circulaire, à Valade, afin de me dispenser de le recopier à son intention. » C’était bien, en effet, une circulaire, car nous connaissons deux autres lettres rédigées en termes identiques, et quatre jours plus tôt, par Mallarmé : l’une à François Coppée, qui avait, à deux reprises, collaboré à cette revue de mode; l’autre à un écrivain qu’on ne se serait pas attendu à voir figurer parmi ccs « féminités » : Émile Zola. Son nom, à vrai dire, figurait, dés le premier numéro, et sur tous les suivants, parmi les collaborateurs du journal; ainsi que celui de Villiers de l’Isle-Adam, qui n’y publia rien non plus, faute de temps. C’est Rcmy de Gourmont qui, des premiers, attira l’attention sur la Dernière Mode, dans un article qu’il lui consacra et qui se trouve aujourd’hui dans la deuxième série des Promenades littéraires (pp. 33-48, Mercure de France, éd. 1913). 11 en donna des extraits caractéristiques, et disait : « On ferait un bien joli petit volume avec les pages élégantes de la Dernière Mode... Qui nous donnera cette joie ? » En 1933 a paru aux États-Unis un volume de 105 pages sous couverture bleue, portant ce titre : Stéphane Mallarmé : la Dernière Mode, with an introduction by S. A Rhodes. Publications of the Institute of French Studics. Inc. New York. » Ce volume reproduit intégralement les articles sur la Mode, mais ne donne qu’une seule Galette de la Fasbion et des extraits quelque peu arbitraires des autres rubriques. Dans le Figaro du jeudi 9 février 1933, M. Jacques Crépet consacra à cette publication un article sous le titre : Stéphane Mallarmé, Chroniqueur de Modes. PREMIÈRE LIVRAISON. Bijoux. — On ne peut s’étonner de voir Mallarmé consacrer aux bijoux son premier article : les pierres précieuses l’avaient, dès longtemps, particulièrement intéressé. 11 avait travaillé, un temps, à un Traité des Pierres précieuses, dont nous ne savons malheureusement rien de plus que le fait que Villiers de l’Isle-Adam