Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1655

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(Timbre en relief) [novembre 1861] Revue Fantaisiste Bureaux Passage Mirés Escalier C au 3e étage. « Cher Monsieur, « Je viens de relire attentivement vos Bals masqués. « J’ai essayé quelques coupures pour les accomoder (Ec) au genre de la revue. Je n’ai pas osé; il y en aurait trop à faire, et j’aurais gâté une des plus charmantes choses qu’on puisse lire. « Vous aviez raison. C’est trop petit journal. « Comme vous n’étes pas embarassé {sic) de votre copie, je crois qu’il vous sera indifférent de me faire autre chose : la Chronique île la quinzaine, pas pour cette fois, si vous voulez. « Vous êtes de ccs gens qui donnent d’assez bonnes choses pour qu’on puisse les attendre. « Bien à vous. « C. Mendès. » Ce n’est pourtant qu’au cours de l’cté 1864 que les deux jeunes gens se rencontrèrent par l’entremise d’Emmanuel des Essarts lorsque Mallarmé, venu de Tournon, en vacances, alla rendre visite à Catulle Mendès alors à Choisy-le-Roi et fît chez lui la connaissance de Villiers de l’Isle-Adam. Les vers que lui montra alors Mallarmé ne furent pas sans frapper Mendès qui s’en souvint l’année d’après lorsqu’il eut à diriger le choix des poètes appelés à collaborer au Parnasse Contemporain. Ils se virent quelquefois au cours des rares séjours à Paris que fit Mallarmé jusqu’à 1871 : en août 1870, Mendès et Judith Gautier, revenant de chez Richard Wagner, firent séjour, pendant une semaine, chez les Mallarmé à Avignon. Mendès semble avoir joué un rôle dans les efforts qui permirent à Mallarmé d’être nommé comme professeur dans un lycée de Paris : et jusqu’à la mort de Mallarmé cette amitié ne se démentit pas et est attestée par de nombreuses lettres, dont le passage de celle-ci, non datée, mais qui doit être de 1877, où l’auteur d’/E'ro-diade dit à Mendès : « Il sera dit que nous nous écrirons toujours et que le meilleur de notre amitié, de moi à vous du moins, sera ce que j’éprouverai de loin. Je songe que j’ai été davantage avec vous quand j'habitais un autre pays, moi qui vins à Paris pour vivre ensemble : pourquoi cela ? Vous savez que vous êtes avec Villiers, le seul homme que j’aime très sérieusement, et par une vieille habitude qu’il ne faut pas laisser s’endormir. » Les deux écrivains se virent très fréquemment lorsque fut reprise la publication du Parnasse Contemporain et surtout quand Mendès, en 1875, fonda la République des Retires à laquelle Mallarmé s’intéressa très vivement.