s'exiler en quelque nuptiale demeure, pour sauver du désastre de leurs jours au moins un automne, une délicieuse échappée de bonheur aux teintes adorablement fanées, une mélancolique embellie ! Histoires insolites dans LA MAISON DU BONHEUR. En quelles inflexions d'amour se joue ta voix de colombe ! Non, — laisse les souvenirs ! Ne disparais pas dans les vaines évidences de la terre ; demeure-moi toujours inconnue ! Que sommes-nous dans le passé ? Tel rêve de notre désir. Axel. Écoutez, Vous oublie^ qu'après les premières exaltations, la vie prend des caractères d'intimité où le besoin de s'exprimer exactement devient inévitable. C'est un instant sacré ! Et c'est l'instant cruel où ceux qui se sont épousés, inattentifs à leurs paroles, reçoivent le châtiment irréparable du peu de valeur qu'ils ont accordée à la qualité du sens réel, unique, enfin, que ces paroles recevaient de ceux qui les énonçaient. « Plus d'illusions ! » se disent-ils croyant, ainsi, masquer, sous un sourire trivial, le douloureux mépris qu'ils éprouvent, en réalité, pour leur sorte d'amours, — et le désespoir qu'ils ressentent de se l'avouer à eux-mêmes. Car ils ne veulent pas s'apercevoir qu'ils n'ont possédé que ce qu'ils désiraient. Il leur est impossible de croire que, — hors la pensée, qui transfigure toute chose — toute chose n'est qu illusion ici-bas et que toute passion, acceptée et conçue dans la seule sensualité, devient bientôt plus amère que la Mort pour ceux qui s'y sont abandonnés. Regarde^ au visage les passants et vous verres^ si je m'abuse. encore de LA MAISON DU BONHEUR. Ou c’est « Tu me demandes si tu ti'as jamais pressé dans tes bras que mon fantôme, conclut la belle rieuse, eh bien ! permets-moi de te répondre que ta question serait au moins indiscrète et inconvenante (c'est le mot, sais-tu ?) si elle n'était pas absurde, car — cela ne te regarde pas. » Contes cruels : MARYELLE.