Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/711

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tion littéraire de ce siècle, celle qui débuta vers 1860, a enfermé dans un recueil total de ses vers, sa période initiale d’existence. Pour les bibliophiles avides d’un ouvrage publié avec le haut goût des éditions faites par le libraire que le destin a, cette fois comme toujours, réservé à une manifestation nouvelle d’esprits, je note ce détail : que le tome dernier de la Collection des Poètes contemporains de Lemerre contient trois volumes antérieurs. Le premier de ces livres, depuis que le groupe cité plus haut a l’honneur de connaître Léon Dierx, est Poèmes et Poésies* ; un autre, Les Lèvres closes** ; le dernier, Les Paroles du Vaincu***. Plusieurs poèmes qui appartiennent au second Parnasse contemporain, celui de 1869, se retrouvent enfin dans le présent livre, enrichi de vers absolument inédits qui comblent les lacunes causées par l’élimination de vers jusqu’à ce jour publiés. Le titre : Poésies, que le poète a adopté pour cette réimpression de la première portion de son œuvre, est le plus fier et le plus humble que chacun d’entre nous sache rêver, car il constate une revendication en faveur de ce qui est fait, et aussi l’éternelle aspiration de ce passé dégagé. Question grave (une fois les détails précédents consignés avec l’exactitude que veut l’avenir), mais solution que l’auteur, dans la conscience profonde qu’il a de son devoir, appelle de mille vœux, alors qu’il réunit les gages premiers de la fidélité de toutes les heures de sa jeunesse : M. Dierx est-il, manifestement, doué de la magnifique vertu du poëte ? Encore qu’il puisse être dit de façon ingénieuse et hautaine qu’un des littérateurs privilégiés que captive le Rythme n’admette de juridiction que celle de ses pairs, il ne m’appartient, certes non plus qu’à d’autres, de prononcer une sentence aussi importante. Je vais, en l’absence complète et des juges institués et d’une assistance, disparaître totalement devant l’impression générale, émanée du livre en des paroles parfois conformes aux suivantes : « Délicate et haute, infiniment trop pour ne pas s’être

  • Un volume in-12, Sausset, 1864.
    • Un volume in-12, Lemerre, 1867.
      • Un volume in-52, Lemerre, 1871.