Page:Mallarmé - Divagations.djvu/100

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Pas sans que l’effleurât une avant-brise du Levant.



Voici la date mystérieuse, pourtant naturelle, si l’on convient que celui, qui rejette des rêves, par sa faute ou la leur, et s’opère, vivant, de la poésie, ultérieurement ne sait trouver que loin, très loin, un état nouveau. L’oubli comprend l’espace du désert ou de la mer. Ainsi les fuites tropicales moins, peut-être, quant au merveilleux et au décor : puisque c’est en soldat racolé, 1876, sur le marché hollandais, pour Sumatra, déserteur dès quelques semaines, rembarqué au coût de sa prime, par un vaisseau anglais, avant de se faire, audacieusement, marchand d’hommes, à son tour, y amassant un pécule perdu en Danemark et en Suède, d’où rapatriement ; en Chef des Carrières de marbre dans l’île de Chypre, 1879, après une pointe vers l’Egypte, à Alexandrie et — on verra, le reste des jours, en « traitant ». L’adieu total à l’Europe, aux climat et usages insupportables, également est ce voyage au Harar, près de l’Abyssinie (théâtre hier, d’événements militaires) où, comme les sables, s’étend le silence relativement à tout acte de l’exilé. Il trafiqua, sur la côte et l’autre bord, à Aden — le rencontrat-on toutefois à ce point extrême ? féeriquement d’objets précieux encore, comme quelqu’un dont