bientôt intimes, que le Français se les est savamment
adjoints : à d’autres, très-nombreux, mais qui sont d’un
usage très-rare, est conservé leur caractère étranger avec
cette séduction presque barbare que prennent les appellations
de dieux ou de héros rendues à l’idiome originel.
Ne renonçons à aucun de ces deux bonheurs
échus à notre langue ; en un mot
Les noms des mythes plus célèbres par la noblesse ou la beauté, notre langue se les est appropriés afin d’enrichir, par une fréquente invocation, nos impressions quotidiennes : gardons les tels. Quant aux autres, ils demeurent avec leurs sons quelquefois intacts, groupe nécessaire qui conserve le lointain des parlers exotiques ; exemple : Phoïbos. Le plus souvent, je les francise d’après le génie même de notre langue, c’est-à-dire en suivant le travail de métamorphose à peine perceptible qu’elle a imposé depuis longtemps à des noms analogues. Théseus, Prométheus, etc. Thésée, Prométhée ? Bien : j’ai Odyssée, fait avec Odysseus, mais je dois m’arrêter, et ne vais point jusqu’à Zeus, Zée. Pourquoi ? parce qu’à de certains moments la logique la plus stricte la cède devant la crainte de dérouter l’ouïe ; dans vingt ans, peut-être, on osera. La réunion de ces deux classes le vocables, exactement comprise, forme dans le discurs un heureux mélange : et non plus un disparate !
Mais la confusion, où est-elle ? car nous avons, au début, lancé contre la transcription usuelle cette accusation. La voici. Tous les noms propres traduits en