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Ainsi apprend-elle au prince qu’il a dîné avec Musson, et non avec Goffin.

Le jour de la fête d’Alexandre Duval, Sophie Gay joue chez elle un impromptu distribué entre Boïeldieu, le prince de Chimay, Mme Grassini, d’Alvimare, et Talma qui pour la première fois remplit un rôle bouffe.

On veillerait toute la nuit, si l’on n’était rappelé à l’heure et à la réalité par les invectives d’un perruquier, logé vis-à-vis, qui l’hiver, bien après minuit, vient arracher sa femme de la fenêtre ouverte où elle s’oublie aux mélodies de Garat, de d’Alvimare, de Duvernois, et des autres[1].

Sophie Gay retrouve plusieurs de ses amis chez le comte Regnault de Saint-Jean d’Angély. On raille la brune Mme Regnault de Saint-Jean d’Angély de ne se laisser jamais voir que de profil, un profil, au reste, beaucoup moins pur et grec que des flatteurs l’ont dit. Pauline Bonaparte va répétant : « Avez-vous remarqué comment elle entre dans un salon ? En marchant de côté, comme les crabes ! » Pourtant le portrait qu’en fit Gérard la montre de face ; on remarque l’écartement des yeux, qui n’enlève rien au charme extrême d’un ensemble séduisant. Le

  1. J. de Norvins : Mémorial, III, 298. — Th. Gautier : Portraits contemporains, p. 20 et suiv. — Jacques Boulenger : Marceline Desbordes-Valmore, Paris, sans date, in-18, p. 62. — Arnault : Souvenirs d’un sexagénaire, IV, 302. — L. Séché : le Cénacle de la Muse française (1823-1827), Paris, 1909, in-18, p. 22. — Duchesse d’Abrantès : Histoire des salons de Paris, Paris, 1837-1838, six volumes in-8o, V, 363. — Edm. Biré : l’Année 1817, Paris, 1895, in-8o, p. 338. — Baron Honoré Duveyrier : Anecdotes historiques, Paris, 1907, in-8o, p. 231. — Alissan de Chazet : Mémoires, III, 92. — Philarète Chasles : Mémoires, Paris, 1876-1877, deux volumes in-18, I, 297.