Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/137

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lon qu’elle suit à Sainte-Hélène. Lydie, de son côté, s’est séparée de corps et de biens de son mari. Elle a des bras, des mains admirables, des pieds si parfaits que le statuaire Delaître les a moulés pour une Vénus de marbre, qui décore au Luxembourg le bas de l’escalier conduisant à la galerie. Amie de Benjamin Constant, elle distribue généreusement ses diamants et ses perles pour venir en aide à des républicains et à des bonapartistes dans le besoin.

L’association Sophie Gail — Lydie Roger dure une saison. On voit à leurs soirées la belle princesse de Chimay ; Mme de Pontécoulant, ancienne libraire du Palais-Royal sous le nom de Mme Lejay, que de mauvaises langues accusent d’avoir été quelque peu la maîtresse de Mirabeau : elle a donné asile à Pontécoulant traqué sous la Terreur, et cette aventure s’est terminée par un mariage, comme dans les comédies bien faites ; Mme de Lacan, qui a enlevé Talma à sa mère Mme Dubuc de Sainte-Olympe, et qu’accablent d’attentions le magistrat Cotta, le conseiller d’État de Formont, et d’autres ; Mme Blondel de La Rougerie à qui, sous l’Empire, le ministre Montalivet n’a pu refuser une place d’auditeur au Conseil d’État pour Alexandre Soumet ; Mme Hutchinson, femme de l’un des trois officiers anglais qui coopérèrent à l’évasion de Lavalette ; la comtesse de Furstenstein, nièce de Benjamin Constant ; l’historien Lemontey ; de Prony ; Vatout, le spirituel secrétaire du duc Decazes ; et des chanteurs, Henri Mouton, Berthon, Nicolo, Fétis. Dans ce salon, Sophie Gay accompagne ses deux filles, Mme  O’Don-