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façons « inconcevables » des vieilles de l’ancien régime. « Il n’y a que la perfection du bon goût qui puisse enseigner de si mauvaises manières… cette familiarité insolente des grandes dames d’autrefois qui se croyaient tout permis ». D’autres, moins âgées, continuent, telle Sophie Gay, à arborer le turban de Mme de Staël, qui les date. Des étrangères, anglaises et surtout russes, s’infiltrent dans la société parisienne.

Rarement les esprits subirent de pareilles commotions, en religion, en politique, en littérature, en art, en histoire, en philosophie. Les idées fermentent, bouillonnent, s’entre-choquent. Elles se déversent dans les journaux et dans les livres ; elles éclosent dans les salons, qui jouent un rôle prépondérant[1]. Il en est de politiques, ceux de la princesse de La Trémoille, de la marquise de Montcalm, l’aînée des filles du duc de Richelieu, que les suites d’un accident obligent à vivre sur une chaise-longue, et qui n’en a pas moins d’amabilité, de culture et d’esprit. D’autres, ni politiques, ni littéraires, aristocratiques et frivoles, comme celui de la comtesse

  1. Sainte-Beuve : Lundis, III, 299. — A. Bardoux : la Duchesse de Duras, p. 2. — Coulmann : Réminiscences, l, 189. — Mme de Staël : Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, Paris, 1814, trois volumes in-8o, III, 101. — Mme Ancelot : les Salons de Paris. Foyers éteints, Paris, 1858, in-18, p. 147. — La Mode, I, 154. — Journal de la duchesse de Broglie, dans : duc de Broglie : Souvenirs (1785-1870), Paris, 1886, quatre volumes in-8o, II, 121. — Bouchot : le Luxe français sous la Restauration (1815-1818), p. 6. — Delécluze : Souvenirs de soixante années, Paris, 1862, in-18, p. 294, 307. — Ch.-M. Desgranges : la Comédie et les Mœurs sous la Restauration et la monarchie de juillet (1815-1848), Paris, 1904, in-8o, p. 6. — A. Houssaye : les Confessions, Paris, 1885-1891, six volumes in-8o, I, 377. — Amélie Cyvoct : Journal, dans Revue des Deux-Mondes, 1er  décembre 1922, p. 5, 13.