Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/163

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

reçoit un soir par semaine. Le personnel romantique de chez Nodier s’y retrouve en grande partie. Stendhal y cultive la mystification ; un soir, il s’y présente comme un marchand de bonnets de coton en gros, et rien ne l’en peut faire démordre. Par l’effet d’une courtoisie bien entendue, Mme Ancelot cède toujours la parole à Sophie Gay, ou à Delphine, ou à Mélanie Waldor. Elle a de l’observation et de la justesse, mais un esprit quintessencié qui s’accorde à sa beauté étudiée et à sa grâce féline. « Le tout prétentieux et naturellement ennuyeux », dit Hippolyte Auger, que la bienveillance n’étouffe pas, et à qui les vers, le piano, et « une eau chaude où le thé ne pouvait compromettre le sommeil de personne », semblent rester sur l’estomac.

Le tableau où Virginie Ancelot figure son salon en 1824, représente la lecture du poème de Philippe-Auguste par Parseval de Grandmaison. Le dos voûté, cinq pieds six pouces de taille, les cheveux grisonnant de poudre, une redingote de castorine, des pantoufles fourrées par-dessus les bottes, il prit jadis part à l’expédition d’Égypte. « On s’aperçoit que le soleil d’Osiris, dardant à pic sur la tête de notre poète errant, en a humé certaines par celles, dont le vide se fait sentir. »

Sophie et Delphine Gay assistent à la cérémonie[1].

  1. Les autres personnages sont : Baour-Lormian, La Mothe-Langon, Lemaire, Gayrard et sa femme, Mély-Janin, Lemontey, Auger et sa femme, Mme de Gallemand, Casimir Bonjour, Lacretelle et sa femme, Frantin, Campenon, Marmont, Victor Hugo et sa femme, Saint-Valry, Audibert, Raoul Rochette, Saintine, Soumet, Guiraud, Emile Des champs, Mme de Bawr, Mennechet et sa femme, Alfred de Vigny Gaspard de Pons, de La Ville, Pichat, Michel Beer frère de Meyerbeer, Jules de Rességuier, le lecteur, et les maîtres de maison.