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Ce Philippe-Auguste est délayé en vingt-quatre mille alexandrins ; l’auteur ne les lit pas tous ce soir-là, mais il projette d’en consacrer vingt-quatre mille autres à Napoléon, et autant à Charlemagne. Per sonne ne s’étonnera que son auditoire se soit clair semé. Après 1830, il ne lui restera que Jules Lefèvre par amitié, Lacretelle comme parent, et le comte de Rochefort, qui représente à lui seul ce qui subsiste de public classique dans les salons de Paris. Un beau jour, Lefèvre va se battre pour les Polonais, et Lacretelle va à Mâcon tenter la députa tion ; enfin Rochefort tombe malade. Plus personne pour écouter les alexandrins de Parseval de Grand maison. L’infortuné n’a plus qu’à mourir, et n’y manque pas[1].

La marquise de Custine n’ouvre son salon qu’une ou deux fois par an ; elle y convie des artistes et des gens de lettres, le baron Gérard, les Bertin, Mme Vigée-Lebrun ; ce salon est un des premiers où chante la Malibran. La marquise a cinquante ans à cette époque. Elle a cruellement souffert de la Terreur ; elle souffre encore de Chateaubriand ; elle aura une fin douloureuse. On se rappelle qu’elle est

la marraine de Delphine Gay. Elle léguera à Sophie Gay, qui elle-même le laissera à sa fille Delphine, un bracelet en or émaillé orné d’un talisman rap porté de la Terre Sainte par Chateaubriand. Son

  1. Jacques Boulenger : Sous Louis-Philippe, les Dandys, Paris, 1907, in-8°, p. 156. — Auger : Mémoires, p. 421. — Docteur Véron : Mémoires d’un bourgeois de Paris, Paris, 1856, cinq volumes in-12, I, 247. — Mme Ancelot : Un Salon de Paris, Paris, 1866, in-8°, p. 1-11. — Biographie pittoresque des quarante de l’Académie, par le portier de la maison, Paris, 1826, in-12, p. 59.