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se manifeste. Elle aime toujours le bruit, elle aime l’éclat, elle est « sonore ».

Elle aussi possède un salon. Le cadre variera du somptueux au médiocre ; la qualité des acteurs ne change pas. Elle y recueille les débris du Directoire, disent les langues envieuses. En réalité, elle conserve ses anciens amis. Népomucène Lemercier et Alexandre Duval, Benjamin Constant et Villemain qu’elle a su attirer, Emmanuel Dupaty, Isabey et sa fille, Cicéri, Horace Vernet, Pontécoulant qui garde son habitude de ne pas laisser passer deux jours sans venir, Gérard, Talma, Étienne de Jouy, Gros, Girodet, Hersent, Auber et Meyerbeer, Elleviou, tellement vieilli qu’on a peine à le reconnaître, Chateaubriand parfois ; Paul-Louis Courier y est conduit par Hersent. Des jeunes s’y agrègent, les fils de Pontécoulant et de Grouchy, et la plupart des romantiques : Alexandre Soumet, H. de Latouche, Guiraud, Pichat, Leduc Saint-Germain, Vatout bon enfant et rieur, Jules Lépine, Lemontey, le comte Jules de Rességuier, le marquis de Custine, Émile Deschamps, Frédéric Soulié, Lamartine, Vigny, Balzac, et ensuite Scribe, Méry, Eugène Sue, Alexandre Dumas, Janin. Soumet lui amène Victor Hugo qu’elle présente elle-même à Mme Récamier. Buchon, rédacteur au Constitutionnel, lui amène Thiers.

Les plus assidues parmi les femmes sont Mme de Custine, Mme de Courbonne, Mme Benjamin Constant, Mme Amaury Duval, Mme Hutchinson, Mme Dugazon, Mme Récamier attirée par quelque billet de ce goût : « J’étais venue pour supplier