Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/182

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Tous les aspects que décrivent les correspondances du temps, vous les verrez aussi : voici le bois, où des arbres magnifiques ont grandi, et la prairie dont Sophie Gay récoltait les foins. La vigne fut arrachée au cours du xixe siècle ; il en subsiste quelques pieds en espalier sur des murs. Entre le bois et la prairie, les jeunes romantiques disaient leurs vers au clair de lune. Du côté qui dévale vers l’Orge, voici le petit ruisseau que l’on passait sur une porte abaissée en manière de pont-levis. Voici enfin la belle allée de peupliers : les vieux sont morts, d’autres ont repoussé à leur place. Le tout dans une vallée fraîche et verdoyante, dont les hauteurs qui l’enserrent sont bordées de bois d’un côté, de champs cultivés de l’autre.

À un kilomètre de là, voici Longpont avec sa vieille basilique où le style roman se mêle au début de l’architecture gothique ; la façade n’a pas changé depuis lors, comme en font foi des estampes de 1817 et de 1824. Elle évoque le souvenir des premiers rois capétiens. C’était l’église paroissiale où Delphine venait le dimanche assister à l’office. À gauche du chœur, une série d’inscriptions indique ceux des Maillé de La Tour Landry enterrés là ; trois noms s’accompagnent de dates récentes, les noms de trois Maillé tombés pour la France pendant la grande guerre. Mais voici Charles-François-Armand, duc de Maillé de La Tour Landry, qui fut premier gentilhomme de la chambre de Louis XVIII, et que connut Delphine ; voici Blanche-Joséphine Le Bascle d’Argenteuil, duchesse de Maillé, celle-là même qui demandait à Delphine de dire des vers dans son