Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/185

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hébraïques désignant jusqu’aux accessoires de la toilette des femmes juives ; elle inscrit des citations à la suite du Dernier Jour de Pompéï : il existe encore des chemises bondées de notes historiques et archéologiques qu’elle a prises en vue de ses poèmes et de ses pièces de théâtre. D’autre part, elle conserve dans sa mise une extrême simplicité : jamais de fleurs dans les cheveux, une robe de mousseline blanche unie, une écharpe de gaze bleue comme ses yeux. Pas de coquetterie : la conscience de ses avantages matériels, dont elle n’use ni pour tourmenter les hommes, ni pour accabler les femmes. Qu’une femme à la mode la félicite après qu’elle a dit des vers, elle répond :

— Ce serait plutôt à moi, madame, à vous com plimenter. Pour nous autres, femmes, il vaut mieux inspirer des vers que d’en faire[1].

Lui demande-t-on d’en réciter, elle ne se fait pas prier. Quand on est à Villiers, elle va soupirer ses élégies à Longpont, au château de Lormois, chez la duchesse de Maillé, où l’on donne des séances littéraires, où la duchesse joue le Misanthrope avec l’acteur Lafon sur un théâtre improvisé, dit Coulmann : « on est bien heureux d’être invité et de voir du faubourg Saint-Germain » ; après quoi la jeune fille retourne jouer dans le jardin, ou se disputer avec le même Coulmann au point de s’arracher mutuellement les cheveux ; la couleur en est

  1. Henri Girard : Un Bourgeois dilettante à l’époque romantique, Émile Deschamps (1791-1871) Paris, 1921, deux volumes in-8°, I, 92. — Victor Hugo raconté, II, 55. — 29 juin 1855, Mme Émile de Girardin, née Delphine Gay, 29 juin 1856, Paris, 1856, in-12. Discours de Jules Janin, p. 3. — Arch. Détroyat.