Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/192

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quilibre ». Lemercier lit les vers de Saintine, Laya la première partie de l’œuvre de Malitourne, et Picard la deuxième partie de celle de Patin. Après quoi, l’on passe au concours auquel Delphine a pris part avec cent trente autres concurrents. Le secré taire perpétuel proclame : premier prix, M. Alletz, qui est couvert d’applaudissements ; premier accessit, M. Chauvet : deuxième accessit, M. Pichat. Il ajoute : « Si l’auteur du numéro 103, en ne traitant qu’une partie du sujet, n’avait donné pour excuse et son sexe et son jeune âge, l’Académie, à la perfection et au charme de plusieurs passages, aurait pu croire que la pièce était l’ouvrage d’un talent exercé dans les secrets du style et de la poésie ; mais la simplicité touchante de divers tableaux, la délicatesse, je dirai même la retenue des pensées et des expressions, auraient permis d’attribuer l’ouvrage à une personne de ce sexe qui sait si bien exprimer tout ce qui tient à la grâce et au sentiment. En se restreignant à l’éloge des sœurs de Sainte-Camille, l’auteur se plaçait, en quelque sorte, hors du concours, et dès lors l’Académie, qui a jugé l’ouvrage digne d’une mention honorable, a cru juste de lui assigner un rang distinct et séparé de celui des autres mentions ». La séance s’achève sur la lecture de plusieurs fragments du poème de Delphine par le vieil ami de son père et de sa mère, Alexandre Duval. Duval lit parfaitement bien. « Il ne s’est trouvé que des larmes pour la poésie de sa jeune amie ». À la sortie, la foule élégante se rue à la porte de l’Académie pour escorter le triomphe de la Muse nouvellement consacrée, qui