Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/197

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fierté paternelles. Elle finit par une si juste appréciation du caractère de Delphine qu’à vingt-trois ans de là, son mari, pleurant sa perte, n’en portera pas d’autre, en termes presque identiques. Elle montre, au surplus, le moral de Sophie Gay affecté à cette époque. Le Chevalier en question est une comédie en trois actes et en vers, Une Aventure du chevalier de Gramont, qu’elle fit jouer au Théâtre Français le 5 mars précédent, et qui sombra. Les affaires de la banque ne semblent pas non plus prospères comme jadis, et l’avenir l’inquiète.

Elle réalise cependant un projet depuis longtemps caressé. En 1821, elle comptait profiter d’un séjour de Coulmann en Suisse pour lui demander de la guider dans ce pays qu’elle rêve de visiter. Le voyage ne s’arrange pas ; sur le point de partir avec Pontécoulant qui s’y rendait, elle renonce, au dernier moment, à l’accompagner. À la fin du mois d’avril 1822, elle éprouve quelque velléité d’aller voir sa fille de Canclaux, mais le projet pour la Suisse revient sur l’eau. Elle arrête le plan de son voyage suivant les indications de Coulmann : elle s’arrêtera à Lyon, à Genève, et de là gagnera Berne, où elle le rejoindra. Il lui fera les honneurs de la Suisse.

La cérémonie de l’Institut retarde le départ. De Villiers, le 19 août, elle l’annonce à Coulmann : « Ce jeune auteur qui vient d’être si glorieusement mentionné, j’ai promis à mes vieux amis de l’Académie de le conduire à leur grande solennité du 24, pour entendre les vers cités par le père des Templiers. C’est quelque chose que d’être louée à dix-huit ans