Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je ne l’appris que par bribes. Elle était née à Paris, rue Favart, en janvier 1816. De son nom de jeune fille, elle s’appelait Antoinette Lambert ; on romantisa son prénom en celui d’Antonia lorsqu’elle se produisit en public. On connaissait son père comme harpiste et compositeur. Elle acquit rapide ment dans les salons une réputation de cantatrice. Dès 1834, Isabelle Chopin écrivait à son frère : « Oh ! Mon cher Fritz, j’apprends des études et le premier solo du concerto, qu’en dis-tu ? C’est trop de hardiesse, pas vrai ? Mais c’est dans l’espoir qu’il m’arrivera la même chose qu’à Mlle  Lambert, à laquelle, en récompense, tu as joué ton concerto, ou que tu as écoutée. » Sophie Gay et Mme  Émile de Girardin la prennent en affection. Elle n’a que dix neuf ans, et déjà le Mercure de France, dans son numéro du 15 avril 1835, citant les célébrités et les attractions du salon de ses protectrices, disait d’elle : « Tantôt c’est Mlle  Lambert, jeune fille belle et poétique, qui charme ces soirées par une des voix les plus délicieuses et les plus expressives que l’on puisse entendre, et qui convient merveilleusement aux romances de M. Labarre. » L’année suivante, le comte Rodolphe Apponyi l’entend à une soirée donnée le 17 mars chez Mme  de Girardin, où il cite la présence d’Alfred de Musset, d’Alphonse de Lamartine, de Balzac, de Hugo, de Jules Janin, d’Émile Deschamps, d’Alexandre Dumas, de Jules de Rességuier. La maîtresse de la maison, puis Lamartine, disent des vers. Antonia Lambert chante à son tour : « Plusieurs de ces romances ont été composées par Mlle  Lambert, charmante jeune per-