Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/336

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patronage : les armes de Madame, encadrées de gracieuses arabesques de Tonny Johannot, décorent la couverture.

Les principaux collaborateurs se nomment Jules Janin, Eugène Sue, Auger, Rességuier, Soumet, Charles Nodier, Elzéar de Sabran, Millevoye, Casimir Delavigne, Gavarni, Hugo, Balzac, Lamartine. On s’étonne que la Mode témoigne tant d’admiration au dernier, et attaque vigoureusement Hernani. Auger se plaît aux supercheries littéraires : il publie un article signé Alexandre III. Un soir, dans son salon, Sophie Gay en fait le plus vif éloge, mais l’attribue au comte Alexandre de Laborde.

— Mais, madame, je n’y suis pour rien, je vous assure, proteste M. de Laborde.

— Modestie, cher comte, c’est votre esprit, c’est votre manière !

Rien ne peut l’en faire démordre, cependant qu’Auger, témoin de la scène, s’amuse prodigieuse ment.

Pour elle et Delphine, la Mode, ouverte à leurs productions littéraires, ne le cède en rien au Voleur dans les éloges qu’elle leur décerne et le soin qu’elle prend de leur renommée[1]. Du fait de la Mode, Delphine devient l’héroïne d’une aventure, assez remarquable à la veille de la révolution de Juillet.

Le numéro du 11 décembre 1829 contient un article : « l’Assemblée législative de la mode », non

  1. Lettre d’Émile de Girardin à Marceline Desbordes-Valmore, 10 avril 1829, Lov., D, 71886. — Auger, Mémoires, p. 176, 365, 369. — Th. Muret : À travers champs. Souvenirs et propos divers, Paris, 1838, deux volumes in-12, I, 3.