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Liège à Aix-la-Chapelle : non que l’on ait réparé les routes, mais le préfet du département de l’Ourthe a habilement tourné la difficulté : il a donné l’ordre d’abattre les haies aux endroits les plus périlleux, pour permettre aux voitures impériales, — celle de l’impératrice est un monument, aménagée pour qu’elle puisse y coucher et y faire sa toilette[1], — de les éviter en passant à travers champs et prairies.

La suite de Joséphine se compose ainsi : la duchesse de La Rochefoucauld, dame d’honneur, et quatre dames du palais, la comtesse de Luçay, Mme Lannes, la comtesse de Colbert, la baronne de Vaudey ; le général d’Harville, grand écuyer, et deux chambellans, MM. de Beaumont et d’Aubusson de La Feuillade ; le colonel Fuhler, écuyer cavalcadour, et M. Deschamps, secrétaire des commandements.

Joséphine arrive au sommet de la montagne où l’attendent hommages et discours. M. l’évêque est très bref. M. le préfet adorne ses phrases de fleurs de rhétorique. « Ici, devant Votre Majesté Impériale, est l’antique cité qui fut il y a dix siècles la capitale de l’empire que recommence votre auguste époux. Sous le dôme de cette basilique reposent les cendres de Charlemagne ; ce temple a vu couronner sous ses voûtes trente-six empereurs des Romains, et ses lévites vont saluer dans l’adorée Joséphine la onzième impératrice qui se soit prosternée devant les autels qui les entourent. » En

  1. Fleischmann : Dessous de princesses et maréchales d’Empire, p. 36.