Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/95

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mon conseil. Mon Dieu ! on n’a pas toujours une aussi bonne raison pour…

Elle n’achève pas ; Sophie ne peut retenir un sou rire. De fait, sans s’arrêter à des pamphlets comme celui qui valut au marquis de Sade une prison définitive et qui compromit Joséphine elle-même, on conviendra que Thérésia ne donnait pas précisément l’exemple de l’ordre que Napoléon voulait rétablir dans la société et dans les mœurs. Après avoir eu un fils de M. de Fontenay, elle avait eu, probablement d’Ouvrard, un fils et une fille pendant que Tallien était en Égypte, et encore une fille pendant la procédure en divorce. Le divorce prononcé le 8 avril 1802, elle se remarie le 18 juillet 1805 avec le comte Joseph de Caraman, bientôt prince de Chimay. Elle en aura trois enfants. Elle ne sera, d’ailleurs, jamais reçue à la cour des Tuileries ni à celle de Bruxelles, et se consolera en s’en créant une à Chimay[1].

Ce sujet épuisé, Joséphine parle chiffons. Mme de Saint-Hilaire, première femme de chambre, apporte la dernière parure de Leroi.

— Qui vous a coiffée hier ? Vous aviez un turban drapé à merveille.

— Ah, mon Dieu ! Votre Majesté va encore sévir contre celui-là ?

Le turban est d’Herbault, second valet de chambre de l’impératrice, qui se promet d’employer son jeune talent.

  1. Lairtullier : les Femmes célèbres de 1789 à 1795 et leur influence pendant la Révolution, Paris, 1840, deux volumes in-8°. — Marquis de Sade : Zoloé et ses deux acolytes, Paris, 1800, in-12.