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annonce celle de Napoléon. Parti de Saint-Cloud le 18 juillet, il a surveillé les opérations du camp de Boulogne jusqu’au 23 août, et de là s’est rendu à Coblentz[1]. Le mardi, 2 septembre, à midi, il fait son entrée dans Aix-la-Chapelle. Le maréchal Mortier, le général Mouton, deux grands et beaux hommes qu’admire fort le peuple allemand ouvrent la marche, avec un état-major éblouissant. Sans débrider, Napoléon donne ses audiences. Il visite les manufactures de draps, les fabriques d’épingles, et prend des décrets qui en favorisent l’essor. Il assiste aux fêtes que la ville donne en son honneur. Le 7 septembre, il se fait montrer à la cathédrale les reliques envoyées à Charlemagne par l’impératrice Irène. La grande dimension d’un os du bras de Charlemagne qu’on lui exhibe attire son attention. Il demande à Corvisart à quelle partie du bras cet os correspond. Corvisart sourit, et ne répond que sur une nouvelle interpellation. L’os est un tibia.

— Eh bien ! Gardez cette découverte pour vous. Il faut respecter tous les préjugés.

L’impératrice admire fort un camée tenant à l’une des châsses du Trésor ; le clergé le lui offre ; l’empereur lui défend d’accepter : « Action toute impériale qui fut médiocrement approuvée par Joséphine ». Mais Napoléon fera transporter au Louvre le pseudo-bras de Charlemagne, qui y restera jusqu’en 1815[2].

  1. Baron Fain : Mémoires, Paris, 1908, in-8o, annexe 2.
  2. Docteur Max Billard : le Squelette du bras droit de Charlemagne, extr. de l’Asepsie, avril 1909.