Page:Malot - Cara, 1878.djvu/93

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seil de ceux qui pouvaient la guider, elle avait contre quittance entière de 10, 000 francs, touché les cinq mille qu’on lui proposait. Son cas n’avait pas été unique ; d’autres comme elle avaient perdu la moitié de ce qui leur était dû et cependant avaient signé les reçus qu’on exigeait d’eux. Mais, si ces créanciers avaient pu supporter ce sacrifice, elle n’était pas dans une aussi bonne situation qu’eux ; cette perte de cinq mille francs était une ruine pour elle, et c’était pour cela qu’elle s’adressait directement à mademoiselle Madeleine Haupois, en faisant appel à ses sentiments de justice, d’honneur et de piété filiale.

La lecture de cette lettre avait atterré Madeleine. Eh quoi ! c’était là ce que son oncle appelait mener à bien le règlement des affaires de son père !

Mais, après une nuit d’insomnie, elle crut avoir trouvé un moyen qui non-seulement payerait entièrement les dettes de son père, mais qui encore empêcherait Saffroy de persister dans ses projets de mariage.

Et le jour même, à l’heure de sa promenade ordinaire avec son oncle, profondément émue, mais aussi fermement résolue, elle s’ouvrit à lui.

XV

M. Haupois était un homme méthodique en toutes choses, même en ses distractions et ses plaisirs ; ce qu’il