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Page:Malot - En famille, 1893.djvu/225

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EN FAMILLE.

sienne qui gardait encore la chaleur du soleil, ainsi que le parfum des herbes fleuries au milieu desquelles elle avait poussé.

Maintenant il était temps de souper et son estomac criait famine presque aussi fort que sur la route d’Écouen à Chantilly. Heureusement ces mauvais jours étaient passés,


et établie dans cette jolie petite île, son coucher assuré, n’ayant rien à craindre de personne, ni de la pluie, ni de l’orage, ni de quoi que ce fût, un bon morceau de pain dans sa poche, par cette belle et douce soirée, elle ne devait se rappeler ses misères que pour les comparer à l’heure présente et se fortifier dans l’espérance du lendemain.

Comme en mangeant lentement son pain, qu’elle coupait par petits morceaux de peur de l’émietter, elle ne faisait plus