— Je vous le promets.
— Alors quand voulez-vous venir ?
— J’irai dimanche chez une de mes tantes à Saint-Pipoy ; en revenant dans l’après-midi je peux m’arrêter. »
À son tour Perrine eut un moment d’hésitation, puis d’un air affable :
« Faites mieux, dînez avec moi. »
En vraie paysanne qu’elle était, Rosalie s’enferma dans des réponses cérémonieuses, sans dire ni oui ni non ; mais il était facile de voir qu’elle avait une envie très vive d’accepter.
Perrine insista :
« Je vous assure que vous me ferez plaisir, je suis si isolée.
— C’est tout de même vrai.
— Alors c’est entendu ; mais apportez votre cuiller, car je n’aurai ni le temps, ni le fer-blanc pour en fabriquer une seconde.
— J’apporterai aussi mon pain, n’est-ce pas ?
— Je veux bien. Je vous attendrai dans la carrière ; vous me trouverez occupée à ma cuisine. »
Perrine était sincère en disant qu’elle aurait plaisir à recevoir Rosalie, et à l’avance elle s’en fit fête : une invitée à traiter, un menu à composer, ses provisions à trouver, quelle affaire ! et son importance devint quelque chose de sensible pour elle-même : qui lui eût dit quelques jours plus tôt qu’elle pourrait donner à dîner à une amie ?
Ce qu’il y avait de grave, c’étaient la chasse et la pêche, car si elle ne dénichait pas des œufs, et ne pêchait pas du poisson, ce dîner serait réduit à une soupe à l’oseille, ce qui serait vraiment par trop maigre. Dès le vendredi elle employa