Comme Pajot, Chopinet était restaurateur, et lorsque j’entrai dans la salle où il faisait la cuisine et où il donnait à manger, plusieurs personnes étaient attablées.
J’adressai mes questions à Chopinet lui-même qui, une cuiller à la main, était en train de tremper des soupes à ses pratiques.
— Barberin, me répondit-il, il n’est plus ici.
— Et où est-il ? demandai-je en tremblant.
— Ah ! je ne sais pas.
J’eus un éblouissement ; il me sembla que les casseroles dansaient sur le fourneau.
— Où puis-je le chercher ? dis-je.
— Il n’a pas laissé son adresse.
Ma figure trahit sans doute ma déception d’une façon éloquente et touchante, car l’un des hommes qui mangeaient à une table placée près du fourneau, m’interpella.
— Qu’est-ce que tu lui veux, à Barberin ? me demanda-t-il.
Il m’était impossible de répondre franchement et de raconter mon histoire.
— Je viens du pays, son pays, Chavanon, et je viens lui donner des nouvelles de sa femme ; elle m’avait dit que je le trouverais ici.
— Si vous savez où est Barberin, dit le maître d’hôtel en s’adressant à celui qui m’avait interrogé, vous pouvez le dire à ce garçon qui ne lui veut pas de mal, bien sûr, n’est-ce pas, garçon ?
— Oh ! non, monsieur !
L’espoir me revint.